Moderniser son patrimoine mainframe, une option souvent mise de côté, au profit d’actions tactiques aux périphéries des systèmes. Nous constatons néanmoins que le marché, face aux pressions budgétaires, franchit le pas et qu’une sortie du mainframe se conjugue maintenant au présent.
Le système d’information, dont le patrimoine mainframe est souvent la pierre angulaire, est sous pression, autant dans son évolution (« Change ») que dans ses opérations (« Run »).
Nous constatons chez la plupart de nos clients que des actions tactiques – qui représentent un effort substantiel – ont déjà été entreprises, mais aux “périphéries” des systèmes mainframe : pour étendre leurs durées de vie et servir des cas d’usage digitaux, sans forcément s’attaquer structurellement au cœur des systèmes.
Les actions passent généralement par la mise en place de couches de services riches au-dessus des systèmes mainframe, et par l’offloading (déversement de la donnée) vers une Data Platform dans le but de construire un SI data-centric. Une approche judicieuse pour accélérer sa transformation digitale et délivrer des cas d’usage pour les utilisateurs, mais un constat simple : ne pas moderniser les usines (à très forte empreinte mainframe) met sous pression le « Change » et le « Run » des DSI…
En effet, le patrimoine mainframe, malgré sa robustesse entrave fortement la capacité de « Change » :
- Ces architectures, par nature monolithique et le plus souvent étroitement couplées avec le reste de leurs écosystèmes, génèrent une complexité grandissante et un manque flexibilité ;
- Le coût total de mise à disposition des évolutions connait ainsi une inflation, à mesure que l’on additionne les coûts de chacune des couches d’architecture du système d’information ;
- Quant au rythme des livraisons de ces systèmes, il se compte le plus souvent en trimestre. Et, même si l’automatisation des processus de livraison et l’agile sont possibles, ces pratiques restent peu répandues, même chez les leaders du secteur.
Au final, le rythme des livraisons à fort contenu fonctionnel se trouve “nivelé par le bas”, de par sa dépendance avec les évolutions nécessaires du mainframe.
Cette tendance de fond se cristallise d’autant plus face aux nouveaux enjeux d’hyperpersonnalisation des produits financiers et d’interopérabilité avec des partenaires dans le but de créer des propositions de valeur toujours plus innovantes. Car, il est difficile pour le mainframe :
- D’enrichir la donnée de l’entreprise pour la restituer dans des processus souvent « coeur de métier ».
- De mettre en place une approche Lean pour intégrer et s’intégrer, dans un écosystème de partenaire, faute de la connectivité, de la modularité et de la capacité de paramétrisation nécessaire.
Concernant les budgets de « Run », la part du mainframe connait une croissance continue.
En effet :
- Le patrimoine mainframe est un système encore bien vivant dont la dette technique ne cesse de croitre à mesure que les évolutions métiers et réglementaires s’amoncèlent…
- Le développement du digital pousse en outre à une sur-sollicitations des systèmes mainframes et donc à une croissance des MIPS.
- Pour maintenir les budgets de Run à flot, un certain nombre d’acteurs du marché dégradent leur qualité de service.
Et si pendant longtemps, négocier les contrats étaient la solution pour maitriser les coûts, ce levier a souvent été épuisé. Le sujet est devenu une question d’architecture et d’obsolescence technologique.
La re-platformisation et le Cloud, des alliés de taille pour reprendre le contrôle de son patrimoine mainframe.
La plupart des entreprises partagent ces constats sur leur patrimoine mainframe, mais il est si structurel et critique que nombre d’entre elles ne savent pas comment y faire face, ni par où commencer. Des méthodes éprouvées et progressives permettent de générer des économies significatives, sans « grand reboot », tout en adressant les risques inhérents.
Par exemple, Accenture a aidé un grand acteur du service public rendant des prestations sociales, à moderniser son patrimoine mainframe par une re-platformisation totale. Pour un patrimoine de l’ordre 20 millions de lignes de code réparties sur 2 mainframes et totalisant 55 000 MIPS, les économies réalisées sur le coût total de possession (TCO) ont dépassé les 80%, avec un retour sur investissement sécurisé dès la 3ème année.
Nous accompagnons actuellement nos clients en Europe, dans des programmes d’ampleurs de modernisation de leur patrimoine mainframe et nous constatons une accélération sur le marché des projets de re-platformisation : le “momentum” est bien là.
Cette approche consiste à mettre un premier pas en dehors du mainframe par la mise en œuvre d’une virtualisation du système d’exploitatation Z/Os sur une plateforme x86 et ce, sans changement du code COBOL. Cela permet de se désensibiliser de la technologie et de repenser son modèle opérationnel sur un cloud (privé ou public).
Cette modernisation permet à elle seule, de générer des économies du coût total de possession (TCO) de l’ordre de 40% sur un volume de plusieurs milliers de MIPS. Ces économies sur le run étant alors réinvesties pour transformer progressivement les domaines stratégiques vers une architecture Cloud Native : découpler et réécrire les domaines en code COBOL vers des langage et des principes d’architecture de développement modernes et ainsi, tirer les pleins profits en matière d’agilité et d’innovation.
Quel rôle le cloud a-t-il à jouer ?
Les standards issus du cloud sont devenus la norme à atteindre pour faire évoluer son système d’information. Les bénéfices obtenus sont nombreux : résilience, élasticité, agilisation du SI, innovation, maîtrise des coûts. En ce sens, le Cloud est l’enabler de l’institution financière de demain, comme le fut en son temps le mainframe. La re-platformisation, est le pivot le plus rapide entre ces deux mondes.
Même si des obstacles réglementaires sont présents pour l’adoption du cloud public – notamment pour les services cœurs – la perspective d’un cloud souverain et la possibilité de s’appuyer sur un cloud privé en première instance, permettent de s’engager en faveur d’une sortie du mainframe.
Comment embarquer vos dirigeants dans cette initiative ?
Face à des projets qui ne génèrent pas de valeur directement pour les métiers, la première étape est la construction d’un business case exhaustif à la fois quantitatif (économies générées) et qualitatif (ex. agilité gagnée) pour aboutir à une vision partagée du devenir du patrimoine mainframe, et plus globalement, du système d’information.
Cette vision devra mettre en avant le potentiel de situation ainsi créé pour les métiers sur des horizons de temps plus long, en précisant la capacité budgétaire gagnée à réallouer sur des initiatives métiers. Ces initiatives seront à opérer avec un ROI à temps court, et doivent permettre, progressivement, de mettre en place une architecture flexible et agile pour le cœur métier permettant de ne plus subir les transformations en cours, d’accélérer le time-to-market, de favoriser l’innovation tout en maitrisant les coûts.
C’est aussi l’occasion de créer de la valeur par la technologie et d’accélérer sa rotation technologique. En effet, attirer les talents de demain passe par l’abandon des technologies d’hier. Ainsi, cette modernisation est un formidable vecteur d’innovation donnant l’occasion aux institutions financières de se réinventer et pourquoi pas, de repenser leurs domaines stratégiques au travers des pratiques des champions du digital (Agile & Lean, Domain-Driven-Design, Data & IA).
Comment Accenture peut aider votre entreprise
Accenture offre une gamme de services complète allant de la définition à l’exécution. Nous sommes en mesure de vous aider à définir votre stratégie de modernisation, pour proposer l’approche la plus judicieuse dans votre contexte, tout en l’alignant à des initiatives métiers clés.
Notre vision s’appuie sur une approche éprouvée et industrielle de la transformation à mettre en œuvre. En effet, s’attaquer au patrimoine mainframe requiert de mettre en place les garde-fous nécessaires pour adresser les risques opérationnels et faire de l’automatisation, un facteur clé de succès.
Nous disposons ainsi de centres d’excellence pour l’exécution de projet de modernisation. En particulier, notre capacité de re-plateformisation du mainframe pour laquelle nous avons noué des partenariats solides avec les leaders du secteur (Microfocus, RainCode, LzLabs…). Nous sommes également leader dans la mise en place à l’échelle de Digital Factory pour moderniser le patrimoine.
Une nouvelle ère se dessine
Les entreprises qui persistent à retarder la modernisation de leur patrimoine mainframe se privent non seulement d’une opportunité de réduire leurs coûts, mais surtout, elles ne pourront pas saisir toutes les opportunités métiers que le digital et la data sont en mesure d’offrir.
Pour en savoir plus sur nos savoir-faire en matière de stratégie de modernisation du patrimoine n’hésitez pas à nous contacter :
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- Esther Cour (Managing Director – CIO Advisory – Responsable de l’offre Digital Enterprise)
- Remi Bin (Senior Manager – Technology, Strategy & Advisory – Services Financiers)
- Valerian Ruba (Senior Consultant – Technology, Strategy & Advisory – Services Financiers)